Le Collectif des Monstres Anonymes

La pédophilie sur Internet

Par Kero


La pédophilie est peut-être actuellement l’un des sujets les plus médiatisés qui soit, mais paradoxalement l’un des plus méconnus. Entre les clichés, la désinformation, les délires de parts et d’autres, et la nébuleuse associative parfois loin d'être tout à fait "clean", peu de gens à l’heure actuelle peuvent se targuer de maîtriser le sujet de la pédophilie, dans la vraie vie comme dans la réalité.

Cela peut amener certaines personnes hautes-placées, ministres, députés et sénateurs, à plonger dans les pièges les plus courants tendus sur le sujet, et ainsi à penser et raconter n’importe quoi, ce qui amène des propositions de "lutte" à la limite du délirant. Etat des lieux, donc, d’un phénomène peu maîtrisé : La pédophilie sur internet.

D’abord, redéfinissons la pédophilie : La pédophilie n’est ni un acte, ni un type de photos, ni un concept juridique, mais un concept psychiatrique et psychanalytique : Il s’agit de l’attirance sexuelle des adultes ou grands ados pour les enfants (au sens biologique du terme : humain n’ayant pas encore atteint la puberté).

Par extension, nous avons tendance a parler de "photos pédophiles" à propos de photos représentants des enfants dans des poses ou des actes de nature sexuelle. Je préfère pour ma part le terme de "pédopornographie", la photo n'étant pas "pédophile" (ce n’est pas elle qui est attirée sexuellement par les enfants mais éventuellement son possesseur).

D’un point de vue juridique, notons que la notion de "pédophilie" n’existe pas, en tout cas en France, qu’il s’agisse des actes sexuels sur enfants (ou adolescents d’ailleurs, la majorité sexuelle étant fixée à 15 ans), ou des photos de ces actes (et là ça va plus loin : toute représentation graphique d’un mineur de nature sexuelle, puisse ce mineur avoir 17 ans, 12 mois et 31 jours, est illégale).

Ce chipotage sur les mots terminés, histoire que nous nous entendions bien sur ce dont nous allons parler, passons au vif du sujet : que trouve-t-on sur internet ?

Il faut, je pense, différencier deux "axes" principaux de la pédophilie sur internet, bien qu’il arrive que les deux se rejoignent :

Il y’a d’un côté le contenu "pédopornographique", et de l’autre le contenu "pédophile politiquement correct".

Attardons-nous d’abord sur la deuxième notion, car je suppose qu’elle n’est pas claire pour tous :

On l’a vu plus haut, la pédophilie désigne un état : Le pédophile est celui qui est attiré sexuellement par les enfants. Certains consomment de la pédo-pornographie, d’autres pas. Certains passent à l’acte, d’autre se retiennent (parfois tant bien que mal d’ailleurs).

Or, il existe de nombreux lieux où les pédophiles peuvent se parler, en toute liberté, entres eux. Ces lieux sont le plus souvent en accès libre et totalement légaux.

S’y cotoient allègrement pédophiles "abstinents" (pédophiles ayant décidés de ne pas passer à l’acte car conscient de la nature dangereuse - ou du moins contraire à leurs valeurs - de tels actes), pédophiles sortis de prison (récidivistes ou non), et pédophiles actifs n’ayant encore jamais eu de problème avec la justice.

Y reigne une atmosphère de politiquement corrects, tous jurant-promettant que jamais ils ne feraient de mal à un enfant. Certains disent vrais, d’autres se trompent probablement mais néamoins y croient sincèrement, d’autres encore font preuve d’une grande hypocrisie.

Reste que ces forums (ou chats à moindre mesure) restent légaux (les posteurs y sont généralement assez intelligents pour ne pas dépasser les limites de l’incitation, des descriptions textuelles pornographiques etc., et quand ca n’est pas le cas, les modérateurs s’en chargent).

Ils posent toutefois souvent cas de conscience pour les hébergeurs, qui ne savent pas trop quoi faire de ce genre de sites, et qui sont régulièrement soumis à la pression de groupuscules ou d’associations anti-pédophiles. Il semblerait toutefois qu’aucun forum ou chat de ce genre ne soit hébergé en France.

Notons également la présence de sites web du même genre, ces "pédophiles politiquement corrects" formant de véritables communautés (plus ou moins liées entre elles… on pourrait un peu parler de nébuleuse), ils ont de nombreux sites personnels ou collectifs (voire associatifs) sur les sujets traîtant de "l’objet de leur désir". Enfants dans le cinéma, dans la musique, modèles habillés (ce genre de pédophiles seraient pour la majorité surtout de grand consommateurs de catalogues La Redoute page "maillot de bain pour enfants" : ceci est véridique : grand nombre de pédophiles utilisent du matériel ni pornographique ni érotique, mais mettant néamoins en scène des enfants), informations sur la sexualité et la pédophilie. Certains sites tentent même d’instaurer un début d’ouverture et de dialogue à l'égard des non-pédophiles, espérant ainsi gagner une certaine forme de compréhension de ce qu’ils sont, et de ce qu’est leur attirance.

Encore une fois, ces sites sont "politiquement corrects" et "légaux" (sauf éventuellement pour des raisons de copyright, mais il n’est pas question de contenu à caractère pornographique sur ce genre de sites, le but étant de rester politiquement correct et légaux).

Et puis il y’a les histoires érotiques à caractère pédophile : Le principe est bien simple, il s’agit d’histoires érotiques (ou franchement pornographiques), réelles ou - le plus souvent - imaginaires, avec grandes descriptions de l’acte sexuel, mettant en scène adolescents ou enfants. Ce contenu ne semble pas illégal en France (au contraire des dessins érotiques ou pornographiques mettant en scène des enfants - et des mineurs en général -, les dessins étant considérés dans la loi comme des représentations graphiques au même titre que les photos).

Bref, il existe de nombreux sites (en Français comme en Anglais) d’histoires pédopornographiques, ne contenant donc que des mots, légal et au danger somme toute limité (il peut même s’agir pour certains pédophiles d’un moyen très efficace de se décharger de ses pulsions sans télécharger de matériel illégal et sans passer à l’acte sur un enfant dans la vraie vie).

Cette précision me paraissait importante car non, la pédophilie sur internet, ca n’est pas seulement la pédo-pornographie. Mais la pédo-pornographie existe aussi, et là encore, voyons ce qui se passe sur internet :

Contraîrement à ce que l’on peut penser, et à ce que certaines associations, groupuscules, ou particuliers désirant de vendre des livres qui font sensation, bref à ce que des gens peu crédibles affirment, il y’a assez peu de sites véritablement pédopornographiques sur le web, le www, celui que l’on visite avec un navigateur. Les sites qui affirment avoir trouvés des centaines de milliers de sites pédophiles, ou encore les "bon pères de familles qui affirment êtres tombés tout à fait par hasard sur un site pédophile alors qu’ils cherchaient un site sur le club de foot de bourg-en-bresse" ne sont donc véritablement pas crédibles, et ont visiblement une définition un peu "large" du site pédophile tel qu’on pourrait l’imaginer, celui avec des tas de photos d’enfants en relation sexuelle en accès libre ou en accès payant.

En effet, son protocole ne garantie quasi-aucun anonymat ni aucune discretion, ce qui n’est intéressant ni pour les webmasters, ni pour les visiteurs.

Que trouve-t-on, donc, sur les sites web ? D’abord, beaucoup d’attrapes nigauds faits par des webmaster peu scrupuleux qui tentent d’exploiter le filon dans le but de gagner quelques dollars ou roubles (le gros de ces sites étant soit américains, soit russes). Il s’agit le plus souvent de "toplists" (listes de sites, classés selon leur nombre de visites, ou de votes, etc.) vers des sites qui se disent pédophiles… Sauf que ces sites sont eux-même des toplists, ou d’autres types d’attrape-nigauds (plein de mots-clés évocateurs, mais aucun contenu).

De temps en temps, on trouve quelques collections pornographiques mettant en scène des jeunes femmes de 18 ans tout juste ou en tout cas jouant sur les limites légales de tel ou tel pays où le site est hébergé, et sur l’apparence physique des modèles (une fille de 18 ans originaire de l’Est peut en paraître 13 chez nous). Ce genre de site aime alors surfer sur le côté "un peu interdit mais pas trop quand-même", et le mot-clé est alors "barely legal".

Mais il y’a aussi quelques sites "de nu dit artistique" : Revenons sur ces sites de nus : Il s’agit de collections de photos d’enfants nus, mais n'étant ni dans des poses sexuelles, ni en relation sexuelle. Il s’agit le plus souvent ou bien de photos d’enfants naturistes, ou bien d’enfants que l’on a fait poser. Dans tous les cas, les sites se disent "artistiques" car les lois Américaines protègent l’Art, même lorsqu’il est constitué de mineurs nus, tant qu’il n’y a pas sexualité explicite. (c’est le cas également dans la pluspart des pays).

Evidemment, ils n’ont d’artistiques que la prétention, car il existe de véritables sites de photos de nus artistiques mettant parfois en scène des mineurs, mais ces sites sont l’oeuvre de quelques photographes reconnus, et ne font absolument pas parti du "business pseudo-pédopornographique".

Notons que ces sites de nus servent parfois de façade aux quelques sites véritablement pédopornographiques qui existent : Le site se présente comme un site de nu non-sexuel, et une fois abonné (moyennant une modique somme), le client se retrouve devant de véritables images à caractère pédo-pornographique. Ceci est l’un des seuls exemples (sinon le seul) de véritable commerce (avec du vrai argent) de pédo-pornographie via internet. (notons également qu’il est courant qu’un enfant fasse deux séries photos : les photos "nu-artistique", et les photos purement sexuelles. Les photos purement sexuelles sont censées généralement tourner en privé, mais les fuites existent).

L’autre type de pédopornographie sur le web, ce sont les groupes privés type "Yahoogroups", mais avec des hébergeurs un peu moins regardant que Yahoo. Il faut alors généralement montrer patte blanche et présenter soi-même du contenu pour y être admis.

Mais alors, où se trouvent les bébés violés, les enfants torturés, la pédopornographie hard ?

D’abord, première nouvelle : S’il est très clair qu’elle existe, les médias en ont beaucoup fait sur ce sujet, mais il s’avère qu’elle est largement minoritaire.

La pédopornographie soft semble de loin la plus répandue, et la plus demandée : Des enfants en petite tenue aux enfants en positions équivoques. Un genre très prisé également est la pédopornographie type "Danemark/Hollande années 70" (où ce genre de productions étaient à l'époque légales), où les enfants apparaissent souriants, dans des relations sexuelles entres eux (sans adultes à part dèrrière la caméra ou l’appareil photo), voire semblent "s’amuser" : Impossible de savoir également dans quelles conditions a été fabriqué ce matériel, mais en tout cas cela donne bonne conscience aux pédophiles, qui n’ont pas la sensation d’assister à une scène de viol.

Notons également une progression ces dernières années du contenu type pays de l’Est, visiblement fortemment lié à la Mafia Russe, mettant en scène des enfants des rues qui se prostituent et pour qui la pédopornographie représente parfois le seul moyen de gagner un peu d’argent, un repas, voire parfois une nuit au chaud : les enfants n’y apparaissent pas violés et pour cause : ils n’ont pas étés pris de force… mais il est clair qu’ils font cela pour manger et qu’il n’est pas possible de penser qu’ils s’amusent).

Reste les scènes hardcore, avec adultes. Parfois avec viol pur et simple, voire tortures et compagnie. Parfois avec de très jeunes enfants, voire avec des bébés : de tels clichés et de telles vidéos existent : Ils ne sont toutefois pas majoritaires (loin s’en faut), ni ce qui passionne le gros des pédophiles. Reste qu’il serait faux d’en nier l’existence, autant que d’en exagérer l’importance (les médias donnent généralement surtout dans le deuxième cas).

Quant aux fameux "snuff movies pédophiles", censés représenter le meurtre sexuel d’un enfant, bien qu’il semblerait que cela existe (le cas était évoqué il y’a plusieurs années dans le reportage de Canal+ "90 minutes" sur la pédophilie), il ne semble pas possible de trouver cela sur internet, ou alors dans des cercles vraiment très fermés, très opaques, dont rien n’a fuit. Le snuff-movie pédophile reste donc plus ou moins une incertitude.

Bon, enfin bref, la pédopornographie, celle qui est illégale, où se trouve-t-elle ?

Eh bien un peu partout en fait. Mais le gros du traffic se fait particulièrement sur IRC et sur Usenet, avec toutefois une grosse grosse progression de l’utilisation des logiciels de partage de fichier "peer to peer" (KaZaA, eMule, etc.).

Sur IRC, des canaux spécifiquement réservés à l'échange de fichiers pédopornographiques permet aux utilisateurs de s'échanger des fichiers directement, ou par l’intermédiaire de "fservs" : Il s’agit de fonctions programmées du client IRC qui permettent à un utilisateur de communiquer de façon "automatique" avec le client de l’autre. Dans la pratique, le principe est le suivant : Utilisateur1 réclame la connection au fserv de Utilisateur2. Utilisateur1 et Utilisateur2 sont connectés l’un à l’autre : s’en suit un message de bienvenue préprogrammé de Utilisateur2 qui fixe ses conditions (ratio d'échange, etc.) et donne la liste des commandes à utiliser pour manier le robot. Utilisateur1 réclame la liste des fichiers à l’aide d’une commande : Utilisateur2 donne automatiquement la liste de fichiers. Utilisateur1 réclame tel fichier à l’aide d’une commande : Dans ces cas là, deux cas de figure : 1= Utilisateur2 réclame une connection à Utilisateur1 pour lui envoyer le fichier. 2= Utilisateur2 réponds que Utilisateur1 doit d’abord lui envoyer un certain nombre de fichiers pédopornographiques (ou un équivalent en taille, par exemple, pour récupérer un fichier de 30ko, Utilisateur2 va exiger qu’on lui envoie 30ko (ratio 1:1) ou encore 60ko (ration 2:1), auquel cas Utilisateur1 enverra les fichiers, et pourra par la suite récupérer son fichier pédophile.

Dans l’affaire, seul Utilisateur1 a joué un rôle actif en tant qu’humain : Le reste, chez utilisateur2, a été commandé intégralement par l’ordinateur. Utilisateur2 peut par ailleurs être en train de récupérer des fichiers ailleurs sur un autre fserv.

Il arrive également que sur IRC s'échange des adresses de serveurs FTP personnels, qui se déroulent de la même façon que pour les fserv, mais en plus automatisé, les clients FTP étant déjà plus poussés.

Passons à usenet maintenant : Là, l’histoire est différente : pas de dialogue, pas d'échange. Une fois un serveur "non-censuré" trouvé, l’utilisateur se connecte au newsgroup adequat et trie, parmi la masse de spams, les contenus intéressants (généralement, les images ne sont pas affichées tels quels, mais par des suites de caractères à copier-coller dans le bloc-note avant d’enregistrer le contenu au format .jpg : il arrive que les images soient en plusieurs parties, séparées en plusieurs posts). Les gens qui postent cela n’attendent rien d’autre qu’un éventuel message de reconnaissance, ce qui permet aux utilisateurs de récupérer le contenu de manière discrète : ils se sentent en sécurité, et le plus souvent le sont.

D’un point de vue éthique, l’avantage de l’usenet est que la récupération du fichier se fait de façon tellement discrète, que même le posteur du matériel pédopornographique ne sait pas si son fichier a eu du succès : Il n’y a donc pas de demande explicite, donc pas de stimulation de l’offre. En clair : L’avantage de l’usenet, c’est qu’il pousse peu ou pas les producteurs à créer toujours plus de matériel pédopornographique avec de vrais enfants.

Concernant le peer to peer, il est un peu hybride entre les deux milieus vus ci-dessus : Certains pratiquent l'échange, d’autre le "pompage" : Là encore il conviens de signaler qu’il y’a de nombreux fakes, de nombreuses images softs, mais aussi un nombre non-négligeables d’images hard, voire très hard. Le contenu pédo-pornographique sur ces réseaux se compte tout de même en centaines de fichiers pour plusieurs giga-octets de contenu. On y trouve apparamment principalement des collections privées (des échanges en cercle fermé) qui ont "fuit" vers le "grand-public" pédophile. Répétons-le, il semble assez clair que l’utilisation de ce système est en constante augmentation : plus grave : il fait assister à une véritable banalisation de la pédo-pornographie. Là où autrefois, la pédo-pornographie s'échangeait surtout entres initiés, maintenant, n’importe qui peut récupérer des fichiers (le plus souvent tout de même pas par hasard, il ne faut pas exagérer). Et l’on assiste à des gens ayant "ce fantasme" parmi tant d’autres, qui se retrouvent progressivement happés vers ce milieu pédopornographique, téléchargeant d’abord une image entre deux chansons de mylène farmer, par curiosité, puis y prenant goût.

Car la quasi-totalité des pédophiles carburant ou ayant carburé à la pédopornographie, qu’elle soit soft ou hard, sont unanimes : Cette pédopornographie agis comme une véritable drogue et crée une véritable dépendance. Certains peuvent passer plus de 5 heures par jour à rechercher de précieuses nouveautés, certains vont jusqu'à perdre toute vie sociale et à s’enfermer dans une recherche et masturbation compulsive. Certains restent dans cet état, d’autres - conscient qu’ils sont en train de se détruire - finissent par sortir la tête de l’eau et par dire "cette fois j’arrête", un peu comme l’alcool ou n’importe quelle drogue.

Enfin, impossible de parler pédopornographie, donc illégalité, sans parler anonymat : Et de ce côté là, la palme reviens évidemment au réseau Freenet, qui offre un anonymat quasi-complet en cryptant le contenu, et en utilisant un certain nombre "d’intermédiaires" pour récupérer le fichier (si bien qu’un ordinateur pris la main dans le sac en train de récupérer du contenu pédo-pornographique via Freenet peut très bien être simplement en train de relayer sans le savoir ni le vouloir, la demande d’un autre utilisateur, ce qui le rends inattaquable).

Mais Freenet a aussi un défaut : il est lent, peu stable, bref pas au point. Si bien que si les pédophiles y ont trouvé un outil efficace d’un point de vue anonymat, ils ont conscient qu’il est difficilement viable. C’est pourquoi contre toute attente, Freenet n’est pas "ze" repère de pédophiles, qui pour l’instant continuent à favoriser usenet. Il existe toutefois du contenu pédo-pornographique sur Freenet, et pas qu’un peu, du soft comme du hard, mais on aurait pu s’attendre à pire.

Voilà le gros des technologies utilisées, mais toutes les autres y passent bien-sûr (échanges fermés de mails, etc.), mais sont généralement plus opaques.

Que conclure de tout cela ? Eh bien que la pédophilie sur internet est un domaine extrêmement complexe, diversifiés, et ne se limitant pas d’ailleurs au contenu illégal. La pédophilie s’est développée sur toutes les technologies de l’internet, que ce soit concernant le légal comme l’illégal, le politiquement correct comme la pédopornographie. Ce phénomène est d’une grande complexité, tout en nuances, en questions juridiques complexes (à partir de quel moment un nu devient-il "sexuel" ?)... Il est clair qu’un texte de loi vague et généraliste s’apparente à un combat contre des moulins. Il s’agit de tirer dans le tas, à l’aveuglette, et cela ne peut clairement mener à rien. L’obligation de filtrage à priori des hébergeurs français ne sera de toute façon d’aucune utilité, car les rares sites pédopornographies sont hébergés à l'étranger, quand au filtrage aux frontières, il ne sera pas possible sur les contenus décentralisés ou "de particulier à particulier" (peer to peer, freenet, IRC...) qui représentent le gros des échanges. Les hébergeurs eux-même, n’ont pas la formation de juriste nécessaire pour savoir quel contenu est illégal et lequel ne l’est pas : Il semble notamment qu’en règle général, lorsqu’un enfant est supposé de tel ou tel âge d’après les dires des pédophiles qui le diffusent en pleine relation sexuelle, il faille ajouter 3 ans à cet âge théorique (ex : une fille "de 9 ans" en aurait en fait 12, un garçon "de 6 ans" en aurait en fait 9, etc.). De plus, nous l’avons vu, la loi considère comme illégal toute représentation graphique de mineur : Or, entre une fille de 17 ans et 6 mois et une fille de 18 ans et 2 mois, jil n’est légitimement pas possible de demander à un hébergeur de faire la différence.

Alors on pourrait se limiter aux contenus "manifestement pédophiles" ? Mais là encore, la frontière est floue, vraiment très très flou. Les enfants et les adolescents ne se développent ni à la même vitesse, ni au même âge, ni de la même façon. N’importe quel médecin ayant un tant soit peu de véritables compétences en biologie, vous expliquera que la puberté par exemple est une évolution progressive et qu’il est bien difficile à partir d’un simple cliché de juger "celui-là, enfant", "celui-là ado", "celui-là adulte", car tout est en nuance. Et après ça, il restera encore la question du nu non-pornographique, des photos de piètre qualité ou mal cadrées, j’en passe et des meilleures. Même certains pédophiles grands consommateurs de ce genre de choses sont parfois incapable de dire s’ils ont sur leur écran une petite fille ou une jeune femme. Alors comment peut-on décemment demander à un hébergeur, ou a des logiciels de filtre, de faire ce travail dans de bonnes conditions, et mettre en jeu leur responsabilité en cas d'échec ?

Clairement, la LEN ne se pose pas les bonnes questions, et ne peut donc pas apporter de réponses qui tiennent la route à la pédophilie, tant la vision qu’a le gouvernement du sujet est en décalage avec la réalité, et est uniquement basée sur les clichés made in TF1 ou encore Le Parisien. Il en résulte un projet de loi dangereux, liberticide, créant beaucoup de danger et de zones d’ombres pour les intermédiaires technique… mais au final, d’une inutilité déconcertante face aux vrais dangers.

Lorsqu’une loi est votée sur un sujet absolument pas maîtrisé par ses auteurs, on aboutit à ce genre d’aberrations. La LEN en est un excellent exemple. Si bien que l’argument (qui marche toujours auprès de la "France d’en bas") de la pédophilie ne saurait en aucun cas légitimer les dispositions liberticides de cette loi.
Mais le gouvernement se sent-il VRAIMENT concerné par ce problème ? Au vu de ce projet de loi, rien n’est moins sûr…

Article réalisé par Kéro, un des responsables du site http://www.pour-nos-enfants.com/