Le Collectif des Monstres Anonymes

Fallait bien!

Fallait bien le vouloir, fallait bien le désirer, fallait bien en avoir envie, fallait bien vouloir l’avoir, fallait bien le posséder, fallait bien… Et maintenant voilà, on l’a sur les bras, et on sait pas quoi en faire. Qu’est-ce qu’on peut en foutre ? Qu’est-ce qu’on peut donc bien en faire ? Ce putain de truc. On l’a tellement désiré qu’on en est déçu. Ce putain d’amour. Sentiment futile, inutile.

Pourtant on le voulait. On se souvient même pas pourquoi on le voulait, mais maintenant qu’on l’a on sait pas quoi en faire. Il nous horripile, nous saute dessus, ne nous lâche pas d’une semelle. Cette saleté d’amour qui colle à la peau comme la sueur en été. Cet amour on l’a voulu mais on n’en veut plus. Seulement lui ne veut plus partir. Il est bien là, bien au chaud dans notre petit coeur tout meurtri.

Tiens parlons-en de notre petit coeur. Certains m’ont déjà demandé si j’avait un coeur. Oui j’en ai un. Comme tout le monde. Il fait boum-boum. Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum. Un peu comme quelqu’un qu’on a enfermé et qui tape contre la porte en espérant qu’un passant l’entende et le délivre. Mais autour du coeur aucun passant, aucun sentiment. Juste du sang.