Prévention du Sida = corruption de mineurs!
Par Sylvain Eliade
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J’ai toujours été très engagé pour des causes que j’estime personnellement justes et utiles. C’est pour ça que j’ai diffusé le tract des panthères roses dans la page Baisez protégéEs!, car leur tract est clair et utilise des termes provoquants qui font réagir.
Parce que pour moi il faut bien faire comprendre à tout le monde (et surtout aux jeunes dont je fait partie) que le Sida est toujours une réalité et qu’il faut se protéger mais qu’il ne faut pas non plus exclure les séropositifs de la société ni s’abstenir de baiser. Et pour faire comprendre ça le message des Panthères roses est clair : provoquant, il fait réagir, attire l’attention. Il ne laisse pas indifférent. Aujourd’hui pour leur action de prévention les Panthères roses sont assignées en justice…
Le lycée Rabelais et la Justice assimilent prévention du VIH et " corruption de mineurs "
Vendredi 25 avril 2003, sept Panthères roses ont été arrêtées par la police alors qu’elles menaient une action de prévention à l’entrée du lycée Rabelais, à Paris, dans le 18 ème arrondissement. Cette action consistait à distribuer capotes, fémidon et gel, ainsi qu’un tract rappelant les nécessités de se protéger (voir texte ci-dessous). Des actions similaires avaient eu lieu depuis le début de la semaine, devant d’autres établissements, sans aucun problème.
ConduitEs au commissariat de la Goutte d’or, les militantEs se sont vuEs notifier par les forces de l’ordre le motif de leur arrestation, sur ordre du procureur :
" Incitation à la débauche " et " corruption de mineurs ".
De son côté, le proviseur du lycée Rabelais déclare avoir porté plainte contre les Panthères roses. Contacté par Act Up-Paris pour connaître ses motivations, le responsable a simplement affirmé qu’il " avait du travail ", que " personne ne l’obligerait à se faire sucer s’il n’en avait pas envie " avant de menacer Act Up-Paris de plaintes.
Le procureur de Paris et le lycée Rabelais rendent toute prévention du VIH impossible. Comment alerter sur la réalité de l'épidémie, les modes de transmission et les moyens de prévention sans parler ouvertement des pratiques sexuelles ? La distribution de matériel de prévention et d’information serait-elle désormais passible de poursuites ?
Source : Communiqué de presse d’Act-Up Paris