Le Collectif des Monstres Anonymes

Lucidité

Par Sarah Dèl
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Page blanche, ou, plutôt, écran blanc.
J’aligne des mots, des mots phrases que j’efface immédiatement. Impossible d’aller plus loin.
Ce que j’aurais pu écrire à Dan, ce que j’aurais du écrire à Lila, ce que j’aimerais avoir envie de dire à Luc.
A quoi bon ?
A quoi bon continuer lorsque seule l’envie d'écrire me reste, quand le sens s’est enfui ?
Je suis toujours la même, je jette puis je regrette. Ma vie est une suite de souvenirs qui se transforment tous peu à peu en regrets ; regrets qui s’entassent dans leur tiroir.
Je cours au devant de mes peurs, et les voyant s’approcher je m’accroche à chaque mur. Je m’y casse tous les ongles et ne ralentis pas pour autant.
«  J’arrive, oui, mais j’ai jamais rien fait d’autre qu’arriver ».
Il faut bien accepter l’inacceptable.
« Memento memori », mais comment l’oublier ?
La vie nous pousse à rechercher, à avaler à tous prix toutes les drogues sur notre chemin. Amour, ambition, alcool, poésie… la liste est longue. La lucidité est horrible.
Nous devrions tous être simplement « beau, beau et con à la fois »
L’amour rend aveugle car il faut être aveugle. Être aveugle, c’est voir l’illusion, et ne rien voir d’autre.
Enfin.
La paix.
Je veux être en paix.