Le Collectif des Monstres Anonymes

Désir

Par Elleane
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Doucement ta main remonte le long de ma cuisse. Lentement, avec ce tremblement caractéristique de la première fois tu t’aventures sur ma peau nue.

La première fois, mais pour qui ? Je me sens comme vierge sous ton regard de braise. Tellement de désir. Dans le feu de tes yeux, je peux presque imaginer que je suis belle. Belle, et désirable…

Mais ta main abandonnée entre mes jambes, ta main qui se glisse dans ma chaleur… ta main n’ose pas… Elle raconte l’inverse de tes yeux. Sous tes caresses, je ne suis plus qu’une poupée si fragile que tu as peur de briser d’un faux mouvement…

Pause. Ta main, ton regard, posés sur moi. Chacun racontent la même histoire immuable mais d’une façon si différente… Tout semble si parfait, et tu restes immobile, trop peur de briser cet instant magique entre tes doigts… Respiration bloquée soudain, nos regards se croisent. Où sommes nous ? A l’apposé du désir, chemin brûlant de caresses et de ces mots qui ne se prononcent pas.

Tes doigts parcourent enfin le chemin jusqu'à la limite de coton blanc qui retient à peine le désir qui grandit au creux de mon ventre. Vas tu oser ?

Je ne peux détacher mon regard du tien. Ta main s’immobilise dans le nid que forment mes cuisses brûlantes. Oui, je brûle de désir, me consume sous les assauts de ton regard. Au fond de moi quelque chose te hurle de continuer, de me fourrer tes doigts et de me prendre là, sans attendre, sans comprendre. Je voudrais ne plus réfléchir et tes doigts pianotent, frôlent ma culotte sans pour autant se faire un passage.

Je ferme les yeux, étouffe un soupir. Et toi, toi tu me regardes toujours mais à quoi joues tu à présent ?

Je ne crois plus que ton sourire innocent marque une hésitation. Ce serait plutôt un plaisir pervers à me faire languir. Torture. Je n’en peux plus. Alors que tu continues à esquisser une approche que tu veux timide, je te supplie du regard de forcer le passage, de me branler pour de bon au lieu de cette imminente frustration…

Pause. Les gens passent autour. Il y a du monde mais personne ne nous remarque. Nous sommes seuls. Seuls à savoir que ta main est glissée sous ma jupe. Seuls au milieu de la musique qui accompagne chacun de mes soupirs de ses roulements graves, résonne dans ma tête comme un chant érotique, m’enveloppe de sensualité.

Ta main furtivement effleure mes lèvres, recule, revient se glisser à côté de mon clitoris, s'éloigne. Je crois devenir folle. Folle de toi, folle de désir et d’envie, d’envie de toi. Que tu me prennes, là sur le sol, et que tu me fasse l’amour. Envie de ton souffle court dans mon cou, de tes mots sucrés dans mon oreille, de ton corps glissant contre le mien.

Tu glisse ta main contre ma chatte brûlante. Maintenant. S’il te plaît… Ne t’arrêtes pas. Vas y, continue...
Je voudrais t’entendre soupirer ces mots de plaisir que tu tentes en vain de retenir.
Tes doigts dans ma fente torturent la pointe de mon clitoris, remontent sur mes lèvres.
Tu gémis, te contractes sous les prémices de l’orgasme.
Tu me tiens, tu y es presque… Je mords ton cou pour ne pas crier tandis que ta main accélère, que tes gestes deviennent de plus en plus précis, étreignent mon plaisir. Tu te glisse enfin en moi...
...
C’est peut être fini. Je ne sais plus. Il ne reste dans mon esprit qu’une histoire de cul à peine commencée.
Et toi, l’innocent, tu as disparu sans laisser d’autres traces que cette excitation qui me ronge.
J’ouvre les yeux, doucement, contemple avec fascination la main posée sur mon pubis. Une main de femme…

Elleane